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Les 10-15 ans, les plus fragilisés par le premier confinement (mars-mai 2020)

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A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant le 20 novembre 2020, et alors que les Français vivent une nouvelle période de confinement, l’Association e-Enfance dévoile un sondage sur les usages numériques et les cyberviolences, réalisé auprès des adolescents (10-19 ans) et leurs parents lors du premier confinement en mai dernier.

 

Cette enquête réalisée par OpinionWay pour l’Association e-Enfance (reconnue d’utilité publique), la référence pour la protection des mineurs sur Internet depuis 2005, démontre que la période du confinement de mars à mai 2020 a davantage impacté la tranche d’âge des 10-15 ans (collégiens).

Une augmentation des usages numériques plus marquée chez les 10-15 ans

Les parents ont peu limité l’usage des équipements numériques de leurs enfants qui ont passé plus de temps sur les écrans qu’en temps normal. Un comportement encore plus marqué chez les collégiens (10-15 ans) qui reconnaissent pour près de la moitié d’entre eux (48 %) que leurs parents ont été moins stricts. Les ados ont eu l’usage, non seulement récréatif habituel du numérique, mais aussi éducatif (7 adolescents sur 10 ont eu accès à une classe virtuelle ou des espaces d’échanges en ligne avec leurs camarades). Ils témoignent que l’usage des réseaux sociaux était surtout pour eux, un moyen rassurant de rester en contact avec leurs amis.

Le cyber-harcèlement présent dans les classes virtuelles des adolescents

Néanmoins 8 % des adolescents qui ont eu accès à des classes virtuelles, ont été témoins de cyber-harcèlement sur ces nouveaux espaces d’échanges.
Du coté des parents, parmi les problèmes en ligne fréquemment subis par les adolescents pendant le confinement, ils évoquent les cyberviolences avec une prééminence des insultes et une explosion des arnaques en ligne à destination des mineurs (22 % vs 7 % hors confinement).
Les principales raisons évoquées par les jeunes victimes de cyberviolences concernant leurs auteurs sont la jalousie et le physique. En revanche, ils mentionnent moins souvent la vengeance qu’en période normale (8 % vs 22 %), mais beaucoup plus la colère (21 % vs 13 %) ; outre l’ennui généré par le confinement, la période a pesé sur l’humeur des jeunes.

Pour 90 % des adolescents victimes de ces violences en ligne, le premier réflexe est d’en parler et majoritairement à leurs parents. Fait nouveau du confinement, ils sont beaucoup plus nombreux que d’habitude à en avoir parlé sur des forums (10 % vs 2 % hors confinement).

Samuel Comblez, Psychologue de l’enfance et de l’adolescence et Directeur des opérations de l’Association e-Enfance, analyse cette tendance : « Les ados ont besoin d’échanger avec leurs pairs, notamment pour valoriser leur sentiment d’appartenir à une communauté indépendante de la cellule familiale dont ils ont besoin de s’éloigner pour se construire. Pendant le confinement, la promiscuité a incité les jeunes à se tourner davantage vers ces communautés en ligne. Les forums sont de formidables lieux d’expérimentation qui permettent aux jeunes de s’affirmer et de se singulariser tout en se conformant au groupe dont ils partagent les valeurs. »

Impact sur les usages futurs des ados plus marqué chez les 10-15 ans

Un quart des collégiens (10-15 ans) envisage de modifier son comportement vis-à-vis de ses usages numériques et des réseaux sociaux suite au confinement, notamment de réduire son temps d’écran, une proportion plus faible du côté des lycéens (15-19 ans) (19 % vs 26 %). Leurs parents sont aussi plus nombreux que ceux des lycéens à partager cette volonté de diminuer les pratiques de leurs ados suite au « trop-plein » d’écran vécu pendant le confinement.

Cependant, signe que les usages numériques du confinement se sont installés durablement dans le quotidien des familles, la moitié des parents n’envisage pas de changer les règles et 10 % seront même plus tolérants.

Des relations sociales plus impactées pour les 10-15 ans

Près d’un tiers des collégiens (10-15 ans) ont le sentiment de s’être éloignés de leurs amis pendant le confinement, deux fois plus que les lycéens (15-19 ans) (30 % vs 16 %). Et dans le même temps, ils sont près de la moitié (45 %) à reconnaitre que la période les a rapprochés de leurs parents (vs 38 % des lycéens).

Justine Atlan, Directrice générale de l’Association e-Enfance, commente : « Le confinement a sans surprise augmenté nos usages numériques. Il a aussi favorisé un nouveau dialogue entre les parents et leurs enfants autour d’Internet, des réseaux sociaux, des jeux vidéo. Il a également redonné de la valeur à la cellule familiale. En cette période de re-confinement, nous devons rester attentifs au besoin de nos adolescents d’échanger avec leurs pairs, en particulier pour les 10-15 ans en pleine construction dans leur rapport à autrui. Un aspect qui peut les rendre plus vulnérables notamment dans un univers virtuel. »

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Contacts Presse
Gaëlle de Montoussé – 06 09 77 51 04 – g.demontousse@e-enfance.org
Sandra Tricot – 06 65 85 85 65 – stricot@kbzcorporate.com

A propos de l’Association e-Enfance

Reconnue d’utilité publique, l’Association e-Enfance est la référence pour la protection de l’Enfance sur Internet et l’éducation à la citoyenneté numérique depuis 2005. Agréée par le Ministère de l’Education nationale, elle propose des interventions en milieu scolaire, des formations sur les risques et bons usages d’Internet et opère le numéro Net Ecoute d’assistance aux jeunes victimes de cyber-violences et de leurs parents, et de lutte contre le cyber-harcèlement.

Gratuit, anonyme et confidentiel, Net Ecoute 3018 est le numéro vert national spécialisé dans la protection des mineurs sur Internet. C’est le seul dispositif d’alerte à être en lien direct avec les réseaux sociaux, les plateformes « Pharos » de la Police nationale et « Brigade numérique » de la Gendarmerie nationale, et le 119-Enfance en danger. www.netecoute.fr

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