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Le Figaro

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Confinés, isolés dans leurs chambres depuis des semaines, des jeunes garçons et filles tombent sous les griffes des maîtres chanteurs du Net.
Par Stéphane Kovacs.

Chantages sexuels à la webcam, comptes «ficha» (se taper l’affiche en verlan) ou «revenge porn»… Ces sordides pratiques ne sont pas nouvelles, mais avec le désœuvrement lié au confinement, elles pullulent sur les réseaux sociaux. «Malheureusement, quand les gens s’ennuient, ça les occupe beaucoup de nuire aux autres, déplore Justine Atlan, directrice de l’association e-EnfanceL’impact est d’autant plus fort sur la victime qu’elle est aujourd’hui isolée de ses amis.»

Ces attaques numériques visent plus particulièrement les jeunes filles, même si les garçons ne sont pas épargnés. Elles ont déjà conduit à un suicide, celui d’une lycéenne de 16 ans, au Havre, qui s’est défenestrée le 1er avril, après que «des photos ont circulé», a précisé sa mère au site Actu76.

« Stop Fisha »

«Cette période génère des risques encore plus importants pour les enfants et adolescents surexposés aux écrans, souvent seuls sur leur smartphone, isolés dans leur chambre», alerte e-Enfance, qui gère la plateforme anonyme et gratuite d’aide aux victimes de harcèlement Net Ecoute. Un risque qui apparaît jusque dans le cadre des classes en ligne «où les incidents et intrusions (propos haineux, diffusion de liens pornographiques) ne sont pas rares». Une attention particulière, réclame l’association, doit être portée aux plus jeunes, qui peuvent multiplier des comportements à risque (défis dangereux type Blue Whale ou Momo Challenge, consultation de sites qui font la promotion de l’anorexie, partage d’idées suicidaires).

Depuis le début du confinement, ces phénomènes explosent. Les appels reçus par le numéro vert de Net Ecoute 3018 ont fortement augmenté (près de 30 % de hausse) et les signalements aux plateformes ont doublé. «Les victimes de chantages sexuels sont toujours plus nombreuses et plus jeunes!, s’émeut Justine Atlan. On constate en ce moment une explosion (+ 50%) des arnaques à la webcam, qui touche en majorité des garçons, des collégiens parfois d’à peine 14 ans. Parmi les plateformes qui font l’objet de nombreux signalements, il y a notamment Hangouts, Instagram ou Snapchat».

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