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La vengeance pornographique sur le web désormais réprimée par loi

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La vengeance pornographique ou « revenge porn » est un phénomène de plus en plus répandu sur la toile. Cette cyberviolence était, il y a peu, encore considérée par la justice comme une violation de l’intimité de la vie privée. Depuis le 28 septembre, le Code Pénal réprime plus sévèrement les auteurs de ce délit.Qu’est ce que le « revenge porn » ?

Le « revenge porn » est un acte de vengeance qui consiste à diffuser des photos intimes d’une personne sans son consentement. Les victimes sont majoritairement des femmes et les auteurs principalement des hommes. Le facteur déclencheur de la porno vengeance est souvent la rupture. Le ou la petit(e)-ami(e) est en possession de photos intimes de son ex compagnon/compagne et n’hésite pas à les diffuser car il/elle se sent vexé(e) ou blessé(e).

En effet, chez les adolescents qui découvrent peu à peu leur sexualité, il n’est pas rare de dévoiler son corps à travers la webcam sur des tchats ou à envoyer des photos intimes à son ou sa petit(e) ami(e) comme preuve d’amour. À l’époque de la surexposition de soi et de la diffusion de l’image sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Pinterest, Snapchat ou encore Periscope), ce phénomène connaît une croissance exponentielle.

Quelles conséquences ?

De nombreux cas de « revenge porn » enflamment aujourd’hui la toile. Delphine Meillet, Avocate au Barreau de Paris nous rappelle les suicides de Tiziana Cantone en Italie en début octobre ou d’Océane 19 ans, qui s’était jetée sous un train en direct sur Periscope, l’application dédiée au live. Cette année, un cas de porno vengeance a été révélé sur Facebook. Une jeune fille de 15 ans rencontre sur le réseau social Sebastian Bickerton-King âgé d’une vingtaine d’année. Le garçon et elle « flirtent » et engagent une relation à distance. Ils s’envoient des photos et des vidéos intimes que Sebastian conserve précieusement dans un dossier appelé « my slut », (« ma salope »). Quelques temps plus tard la jeune fille décide de rompre. Sebastian la menace aussitôt de révéler le contenu de son dossier sur Facebook. Plus de 500 personnes – dont sa famille et ses amis- ont ainsi reçu les photos et vidéos coquines de l’adolescente. Les parents de la jeune fille ont porté plainte et l’enquête a permis de retrouver rapidement la trace de Sebastian. Il est condamné à 12 mois de prison et l’adolescente en dépression, ne souhaite plus retourner à l’école, là où ses camarades ont reçu les photos. Ces histoires sont des exemples parmi tant d’autres de cas de revenge porn, dont le but est d’humilier la victime.

Que prévoit la loi ?

Malgré l’ampleur de cette violence, seulement vingt-six États américains ont voté des lois afin de lutter contre ce phénomène. Des victimes ont même lancé un mouvement pour reprendre le contrôle de leur image. « Broadly » va à la rencontre des femmes, recueille leur témoignage et les aide dans leurs démarches juridiques. En France, le phénomène a pris tant d’ampleur avec tellement de rapidité que les victimes se sont retrouvées face à un vide juridique.

À l’occasion du vote pour adopter la loi République Numérique, le Sénat a également adopté un amendement concernant le revenge porn. Désormais, ce délit ne sera plus considéré comme une violation de l’intimité de la vie privée qui lui n’est passible que d’un an de prison et 45 000€ d’amende. La porno vengeance est aujourd’hui punie de deux ans de prison et de 60 000€ d’amende. La France fait donc partie des pays, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis qui condamnent fermement cette forme de cyberviolence. Depuis que les lois étatiques prennent en compte ce nouveau phénomène plusieurs condamnations sont déjà tombées. En Californie, le fondateur d’un site de revenge porn a été condamné à 18 ans de prison. La France a donc un long chemin un parcourir pour apporter une réelle protection aux victimes de vengeance pornographique mais la révision du Code Pénal semble encourageante.

Source : Huffington Post

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